Le poil épais de nos animaux les rend raisonnablement résistants ainsi qu'une épaisseur de graisse sous-cutanée qualifiée de normale, qui accroit l'isolation du corps face au froid. Cependant, certains animaux sont plus fragiles et plus sensibles au frimas que d'autres : ce sont en premier lieu les nouveau-nés, puis les adultes trop maigres ou ceux qui sont malades.
F R O I D   !!!
 



L'hiver et ses rigueurs peut être responsable de soucis liés aux basses températures. Lamas et alpagas vivent en montagne, mais il faut se souvenir que ce ne sont pas des animaux vivant dans les grands froids puisque la situation géographique dans laquelle ils vivent traditionnellement se situe entre tropique et équateur.
 












Comment reconnaître un animal hypothermique ?
 
Il est généralement couché au sol de tout son long, avec le cou et la tête en extension, en position sterno-abdominale. Cette position lui permet de protéger du froid les zones de fort échange de chaleur : le périnée, entre les jambes, sous le ventre et le sternum. Un nouveau-né trouvé dans cette posture peut mourir en quelques heures.
 


Que faire face à un animal hypothermique ?
 
    Le réchauffer, bien sûr, par tous les moyens disponibles. S'il s'agit d'un nouveau-né, il ne faut pas hésiter à le plonger dans une baignoire d'eau progressivement réchauffée (il ne faut pas le mettre directement dans de l'eau trop chaude). Pour un adulte, on lui mettra une ou plusieurs couvertures sur et sous lui, et utiliser un sèche-cheveux (ne pas chauffer toujours au même endroit, mais bien effectuer un "balayage" avec le sèche-cheveux), une lampe infra-rouge ou un radiateur comme moyen annexe ( attention aux brulûres !) .
 
    Donner du glucose (surtout pour le bébé) sous forme de miel est intéressant car cet aliment est tout de suite assimilable par l'animal. Il paraît qu'on peut mettre le miel directement dans le rectum et qu'il est très rapidement absorbé.
 

Comment prévenir l'hypothermie ?
 
    Il est clair qu'il vaut mieux éviter de se trouver dans cette situation extrême, et pour cela une prévention simple des risques d'hypothermie est à mettre en oeuvre :
 
       - l'alimentation : pour lutter contre l'hypothermie, les animaux ont besoin d'energie. Cette energie, ils la trouvent dans le glucose contenu dans le colostrum et le lait pour les plus jeunes, dans les hydrates de carbone fournis par les grains pour les plus âgés. L'apport de grain (ou de granulé) doit se faire progressivement afin d'éviter l'acidose. Le maïs est le grain qui apporte le plus d'energie mais qui fournit le plus de risque d'acidose. Le Dr David Anderson recommande l'avoine qui apporte plus de fibres et occasionne moins de risques d'acidose. Il recommande 250g de granulés et 250g d'avoine pour complémenter un lama adulte en état normal d'engraissement, en période de grand froid.
       
         - Un autre point important, sachant que les lamas passent plus de huit heures par jour à manger : il faut que tout le troupeau puisse avoir accès en même temps à la nourriture, donc il faut prévoir un linéaire de râtelier suffisant, estimé à un minimum de 1 m de longueur de râtelier par animal. Dans le cas contraire, on peut être sûr que certains animaux ne mangeront pas à leur faim.
 
        - Afin d'éviter un amaigrissement trop important des animaux, une palpation fréquente ( 2 à 3 fois par mois) est une bonne indication de leur état d'engraissement et permet de décider d'augmenter ou non l'apport de concentré (pour évaluer l'état d'engraissement, voir la page de Septembre 2002 ).
 
        - L'eau : en hiver, les animaux mangent plus de foin et moins d'herbe, ils ont donc besoin de plus d'eau. Or si l'eau est trop froide, ils ne boiront pas assez. Ceci est à éviter, car des animaux qui boivent moins mangent moins et régulent moins bien leur température corporelle. Pour y remédier, la solution est d'avoir une eau légèrement réchauffée. Les abreuvoirs chauffants sont la solution idéale, de plus ils empêchent l'eau de geler. Casser la glace n'est pas suffisant, car l'eau reste inférieure à 0°C, elle est glaciale à boire, et regèle très vite. Videz le seau gelé, et remplissez avec de l'eau tiède.
 
        - L'abri : les abris utilisés sont légers à trois côtés. Le quatrième côté, ouvert, ne doit pas être face aux vents dominants et il faudrait pouvoir réduire la surface de cet abri afin d'augmenter l'espace protégé à l'intérieur, en cas de fortes gelées. Les animaux apprécient de pouvoir se protéger du froid ou des intempéries trop fortes. Une surface « habitable » de 3,5 m2 par lama est parfaite pour un couchage de "relaxation". Lors d'intempérie, les animaux acceptent de se serrer un peu plus, et supportent 1,8 m2 par animal. En dessous de cette valeur, certains animaux ne seront pas acceptés par les autres et coucheront dehors (malheureusement, ce sont souvent les plus faibles, ceux qui auraient le plus besoin de se protéger).
 
        -  Le sol des écuries. En ce qui concerne la litière : ce qui me donne le plus satisfaction est le sol en terre battue, nettoyé tous les jours. Il y a toujours un peu de foin qui tombe des râteliers et qui fait une petite litière. A moins d'être trop serrés, les animaux ne se couchent pas là où ils font leurs excréments, donc ils restent propres. La paille est un matériau très confortable et très isolant. Nous la réservons aux mères avec leurs bébés pendant quelques jours, mais ne l'utilisons pas sur l'ensemble du troupeau . Cependant, on observe assez souvent des brins de paille qui se coincent sous la paupière en occasionnant des conjonctivites (nous n'avons jamais observé cela avec le foin tombé au sol). Les sols en ciment sont les plus froids et les moins confortables, et si on ne peut pas les éviter, alors une couche de foin ou de paille est opportune.
 
        - La tonte doit avoir lieu le plus tôt possible en été ou à la fin du printemps, afin que le poil puisse avoir une repousse suffisante lors de l'hiver suivant. Si l'on ne peut pas tondre avant la fin de l'été, il faut prévoir de laisser quelques centimètres de poils sur l'animal. Ce problème se pose moins chez les lamas classiques qui muent régulièrement et qui ont souvent une couverture suffisante pour l'hiver.
 
       - Cas particulier du nouveau-né : les femelles vont souvent accoucher dehors même s'il y a un abri à proximité. S'il fait très froid, le risque d'hypothermie pour le bébé est grand. Il ne faut donc pas hésiter à rentrer mère et petit dans un lieu tranquille et abrité. Nous faisons habituellement un petit parc de 2m X 3m à l'intérieur de l'abri dans lequel la mère et son bébé se sentiront en tranquillité sans être totalement isolés du troupeau. Si on craint un début d'hypothermie, on donne du miel et on réchauffe le bébé (voir plus haut).
 
Bernard GIUDICELLI
Docteur Vétérinaire
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C h r i s t i a n e   G i u d i c e l l i
     Lamas et alpagas - www.lama-alpaga.com
 

        
e-mail : christiane.giudicelli@free.fr
 


                                                    
 

                           Christiane Giudicelli                                                                   300 Chemin des Railles - Luzerand - 26410 - MENGLON
              37 ans d'expérience avec les lamas                                                                                       TEL :  06 19 92 07 12
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