“BVD VIRUS AND ALPACAS - THE DETECTIVE STORY”
"Seul le temps et les tests nous diront la fréquence de la BVD chez les alpagas. Je suis sûre que c’est beaucoup plus commun que ce que l’on pensait.
Les alpagas ont la réputation d’avorter facilement et il est courant d’entendre parler de bébés qui ont “du mal à pousser”. Ces deux causes pourraient bien être dues à de la BVD.
L’article “Risques de transmission de maladies par les petits camélidés à la faune sauvage en Colombie Britannique” par les Dr. Schwantje et Dr. Stephen montre que 6% des lamas testés ont des anticorps de BVD, et que selon les propriétaires de petits camélidés, les principales causes de mortalité sont : "des jeunes qui ont du mal à pousser" et/ou "des mort-nés", et que 9% des analyses faites par le laboratoire régional donnent comme résultat un diagnostic d’avortement idiopathique (= pas de cause trouvée). Personne n’a jamais fait le rapprochement entre les deux.
Il n’y avait aucune raison pathologique pour suggérer la BVD dans les avortements de mes deux alpagas Mandy et Gabriel - seul le test de recherche du virus a montré qu’il était présent. Il est fort possible que de nombreux cas d’avortements d’alpagas parmi ceux envoyés pour analyse, pour lesquels aucune cause n’a été trouvée, furent dus à la BVD - puisque cela n’avait jamais été considéré comme faisant partie des tests de routine.
Les analyses faites sur de pauvres crias qui “poussent mal” indiqueront peut-être que c’est une pneumonie qui les a emportés, sans indiquer que le problème sous-jacent était peut-être qu’il s’agissait d’IPI. Je pense qu’il est bien possible que la BVD circule depuis un certain temps déjà dans les troupeaux, et qu’elle s’est répandue grâce à des animaux IPI non diagnostiqués. De nombreuses femelles suitées vont dans d’autres fermes pour être saillies. Si le bébé qui accompagne la femelle est un IPI, il va contaminer tous les alpagas de cette ferme. D’un autre côté, s’il y a un alpaga IPI sur une ferme, une femelle s’y rendant pour se faire saillir reviendra porteuse d’un foetus IPI. Les premiers cas de BVD ont peut-être été transmis par du bétail ou, si l’on considère une étude faite au Pérou qui montre une incidence de 11,5% d’anticorps à la BVD, des alpagas importées qui étaient peut-être porteuses de foetus IPI….
Le concept général d’une infection persistante sera difficile à saisir pour certaines personnes. J’imagine que beaucoup ne voudront pas en entendre parler. Les propriétaires d’alpagas ont la réputation d’être plutôt secrets quant aux maladies ou décès dans leur troupeau. Je doute que beaucoup anticipent avoir découvert des cas de BVD chez eux. Je sais également que certains n’auront pas assez de compréhension scientifique pour réaliser que maintenant mon troupeau n'est pas infecté, qu’actuellement je n’ai pas d’animaux contagieux, et que les alpagas qui furent contaminés et qui sont guéris sont absolument sains et n’ont pas hérité de conséquences à long terme de leur exposition au virus de la BVD - en fait, ils sont désormais protégés contre n’importe quelle infection BVD à venir. Tous les jeunes ont été testés afin de prouver qu’ils ne sont pas IPI.
J’espère qu’en lisant mon expérience, les propriétaires d’alpagas commenceront à demander des tests de BVD quand il y a des avortements et des petits qui ne poussent pas, et que quelqu’un sera motivé pour continuer les recherches BVD/alpagas. Et bien sûr, j’espère que cet écrit évitera à d’autres fermes de connaître tant de stress, souci et peine que ce que nous avons traversé".
Nancy Carr (traduit par Ch. Giudicelli)
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Et voici le petit mot que Nancy Carr m'avait écrit :