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Le meilleur colostrum est évidemment celui de la mère. Donc allons-y gaiement et essayons de nous pencher sous la mère avec un petit récipient. Pas de mouvement brusque de cette dernière ? c’est déjà un premier succès. Ensuite, on touche un peu la mamelle pour accoutumer la mère à ce contact (c’est à ce moment qu’on apprécie d’avoir désensibilisé la femelle lors de son éducation !) et on essaye de traire. Surprise si on s’attendait à des trayons de chèvre ! Le trayon de lama - et plus encore celui d’alpaga -  tient à peine entre l’extrémité de deux doigts, donc il faut y aller avec douceur et persévérance, en essayant de ne pas faire tomber le récipient...
Pour vérifier que l’animal tète, il ne suffit pas de le voir sous les tétines de sa mère. D’accord c’est un bon début, mais il arrive que même ainsi placé il n’arrive pas à sucer le lait. Il faut donc bien se pencher sous la mère, être sûr que la bouche soit sur une tétine et entendre le bruit caractéristique de la succion. Si on n’arrive pas à trop se rapprocher de la mère, on restera à distance (sinon la mère s’éloignera et empêchera son petit de chercher la tétine), et on écoutera le bruit de succion en vérifiant que la queue du petit soit bien retournée sur son dos (dans la même position que celle de soumission).
 


BÉBÉ NE TETE PAS …
 

par Bernard Giudicelli, Dr Vétérinaire
 


La naissance tant attendue est arrivée. En général, c’est vers midi. Parfois c’est plus tard, parfois c’est plus tôt, mais très rarement la nuit. Quelque soit l’heure de naissance, il convient toujours de surveiller la première tétée, celle qui apporte le colostrum, et qui doit avoir lieu au plus tard 18 heures après la naissance. C’est pour cela qu’on dit que si le petit n’a pas tété le soir, il faut intervenir et lui donner du colostrum car le lendemain ce sera trop tard : les anticorps du colostrum ne pourront plus traverser la paroi intestinale.
 
La question est posée : s’il ne tète pas, qu’est-ce qu’il faut donner, quand et combien de fois ? Questions vastes qui nécessitent plusieurs réponses, selon qu'il s'agit du jour de la naissance ou plus tard dans la vie du bébé.
 
Notre expérience est la suivante, que nous réalisons depuis plus de nombreuses années :
 


A - Jour de la naissance
 

Pour un lama ou alpaga qui naît sans problème jusqu’à 4 heures avant  la nuit, on vérifie qu’il ait tété le soir.
Pour un animal qui naît le soir, il y a des chances que la naissance ait été retardée par un problème quelconque, donc il vaut mieux ne pas trop attendre et lui donner du colostrum dans les deux à trois heures sauf si on le voit téter (ne pas se contenter de juste regarder, mais palpez les mamelles pour constater qu'elles ont vraiment été vidées ; dans ce cas, elles seront souples mais dans le cas inverse, elles seront très dures et tendues).
 
Pour un animal qu’on trouve né le matin, la même remarque que ci-dessus s’applique mais en lui donnant du colostrum plus précocement (dans la demi-heure).
 
















Il n’a pas tété avec certitude = Il faut lui donner du Colostrum.
 


Quel colostrum ? quelle quantité ?
 











Si on récupère ainsi 20 à 40 ml de liquide, c’est très bien, n’insistons pas et donnons vite ça au petit. C’est par expérience suffisant pour une première prise. Comment allons-nous lui donner ? Le plus facile est avec une seringue au bout de laquelle on aura inséré un petit tuyau de caoutchouc. On enfonce le tuyau dans la bouche du bébé, et on pousse doucement le piston en lui laissant le temps d’avaler.  Si le petit est trop faible, il n’avalera pas spontanément ou risquera d’avaler de travers. Il est donc préférable de le nourrir par intubation (voir la technique expliquée dans "Lamas et alpagas, les connaitre, les élever" page  60).
 
S’il n’est pas possible de traire la mère, on aura peut-être été prévoyant en stockant dans son congélateur un peu de colostrum congelé provenant de lama, de chèvre ou de vache.  Il est intéressant de le stocker dans les récipients utilisés pour faire des glaçons. On dégèle au bain-marie (jamais au micro-ondes)  deux à trois « glaçons » avec un peu d’eau, car c’est très épais, et on donne à boire au petit.
 
Si nous n’avions pas pu mettre de colostrum au congélateur, et que la mère refuse toute coopération, alors courrons vite chez l’éleveur de vaches ou de chèvres voisin en priant pour qu’il ait un animal qui vienne de mettre bas, et qu’il accepte de nous fournir un peu du précieux breuvage.  Essayons d’en récupérer  50 ml.
 
Et le colostrum de synthèse ? (« Colostrum plus S » , « Colostorm »...). Ils apportent quelques immunoglobulines bovines avec surtout du glucose, des vitamines et protéines. C’est toujours mieux que rien, donc si le veto est encore ouvert … et s’il en a en stock …
 
Et voilà pour le jour de la naissance. La nuit, les lamas et alpagas sont comme nous, ils dorment, donc laissons les dormir en ayant soin de mettre ensemble, et seuls dans un box, la mère et son petit.
 


B – Le lendemain de la naissance
 

Dans la plus grande majorité des cas, le lendemain matin nous voyons notre bébé près de sa mère et, oh joie !  il tète. Sauvé !
 
Malheureusement, il arrive que parfois, il ne tète toujours pas : soit que la mère n’ait pas encore fait sa montée de lait, soit qu’il n’a pas encore trouvé les tétines, soit qu’il n’a pas encore compris ce qu’il faut faire. Dans les deux derniers cas, on peut essayer de l’aider à téter en le positionnant sous la mère et en lui mettant la tétine dans la bouche. Ça marche parfois et c’est gagné. Mais parfois ça ne marche pas, il va donc falloir le nourrir.
 
Quel lait ? quelle quantité ? comment ?
 
A ce moment, on n’a plus besoin de colostrum, du lait suffit. De même que plus haut, si on peut traire la mère, et si elle a du lait, c’est le mieux. Sinon, du lait en poudre à la dilution pour des chevreaux fait bien l’affaire (dilution indiquée sur le paquet ). Le lait de chèvre est très bon, mais pas toujours aisé à se procurer frais. Maintenant on trouve en grandes ou petites surfaces du lait de chèvre UHT en pack de 1 litre, c’est très pratique et ça marche très bien.
 
La quantité ? Il est dit dans la littérature qu’un petit boit 10% de son poids. Un jeune de 10 kg devrait boire 1 litre dans la journée (pas le jour de la naissance, mais les jours suivants). NE PAS LE GAVER. Il ne faut jamais le forcer à ingurgiter trop de liquide d’un coup. Des fournées de 20 à 50 ml à la fois sont suffisantes, en multipliant les prises. Si dans la journée, il n’a pas pris la quantité totale, ce n’est pas grave, il sera quand même nourri, et ce n’est pas un ou deux jours de « sous-alimentation » qui va compromettre sa vie, alors que l’inverse peut être dangereux.
 
Comment allons-nous lui donner ? On peut encore utiliser la seringue avec son embout de caoutchouc, ou bien le biberon (biberon pour humain, pas les tétines d'agneau qui sont beaucoup trop grosses). S’il n’y a pas de réflexe de succion, l’intubation est nécessaire. Quelque soit la méthode utilisée, l’administration doit se faire rapidement, sans trop d’affection, en remettant le plus vite possible le petit à côté de sa mère qui se chargera de l’apport affectif et de l'éducation. C’est ce qu’on appelle un « biberon technique » .
 

C – Et les jours suivants ?
 

Le troisième jour, plus de 90% des petits qu’on a nourri tètent seuls. Et puis il y a ceux qui refusent toujours ou dont la mère n’a toujours pas de lait. Pas de panique, on va commencer une alimentation artificielle, toujours selon les mêmes règles que plus haut, lait de la mère ou lait de chèvre. Les quantités étant plus importantes, on pourra utiliser la seringue encore quelques jours et passer au biberon. Les premiers biberons sont parfois sportifs mais il ne faut pas désespérer. Mis à part le petit qui est né trop faible pour sucer, qu’on doit encore intuber et qui a du mal à démarrer (dans ce cas le vétérinaire aura été appelé), on doit s’en sortir. J’insiste pour que le biberon soit le plus technique possible pour ne pas créer de liens affectifs trop forts qui imprègneraient le petit. Le petit apprend vite quand il nous voit arriver avec le biberon, ce qui crée déjà un lien. La solution que nous avons trouvé est d’accrocher le biberon à une claie ou à un arbre si les animaux sont dehors. Au début il faut montrer au petit ce qu’il faut faire, par la suite, on s’aperçoit qu’il va de lui même chercher où est le biberon. Pour l’aider à repérer le biberon de loin, nous avons collé dessus l’adhésif fluorescent.
 
Quelle quantité donner ?  Là encore la règle des 10% s’applique mais en n’insistant pas si le petit ne veut pas tout prendre. Encore une fois, ce n’est pas grave, il vaut mieux le garder peut être plus petit mais vivant.
 
Combien de fois par jour ? Pendant les quinze premiers jours, on va essayer de donner toutes les deux à trois heures la journée. Je ne crois pas utile de le réveiller la nuit pour le nourrir. Ensuite on va espacer les prises pour finir avec trois prises par jour aux environs de 1 mois.
 
Combien de jours ? Tant qu’il ne tète pas tout seul. Il faut savoir que parfois la lactation de la mère revient, même plus d’un mois après la mise bas ! donc il ne faut jamais désespérer trop vite. A 15-20 jours, le petit commence à manger un peu de foin, on le laisse faire mais il ne faut pas le sevrer aussi précocement. Lorsqu’il recommence à téter, on continue encore un peu le biberon en diminuant progressivement les doses jusqu’à ce qu’on estime que la lactation de sa mère est complète. Maintenant si la lactation de la mère ne vient pas ou si elle refuse toujours de se faire téter, on va devoir nourrir le petit jusqu’au sevrage, en essayant de sevrer assez tôt, vers quatre à cinq mois.
 

D – Pour résumer
 

Nourrir un bébé lama ou alpaga qui a envie de téter n’est pas très difficile, cela demande de la présence et de la patience. Les premiers jours sont les plus délicats car ce sont ceux de l’apprentissage. Pensez à quatre choses :
Lui donner son colostrum
Ne jamais le gaver
Ne pas l’imprégner
Ne jamais désespérer
Et si malgré tout, cela se terminait mal, dites-vous bien que vous aurez toujours fait le maximum et ne regrettez jamais de l’avoir fait.
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e-mail : christiane.giudicelli@free.fr
 


                                                    
 

                           Christiane Giudicelli                                                                   300 Chemin des Railles - Luzerand - 26410 - MENGLON
              37 ans d'expérience avec les lamas                                                                                       TEL :  06 19 92 07 12
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